La Princesse Barouline

...et son orgue de Barbarie

Les dragées (Gaston Couté)

Maintenant le drôle est chrètien.
— Tant mieux, ça va bien !
Et nous sortons de la chapelle
Tous les deux ma belle.
Vite, elle met la main au fond
D’un bleu pocheton.
Et, parmi la foule aguichée,
Jette des dragées.

Refrain :
Jette des dragées, Madeleine !
(C’est toi la marraine !)
Mais garde-m’en-z-une en ta main ?
(C’est moi le parrain !)

Aux gas qui tendent leur chapeau :
— Par ici, plus haut !
Elle sème, en son gai délire,
Dragées et sourires !
Les sourires qui me sont chers
Et les bonbons clairs
Vont choir sur les gas qu’ils arrosent
D’une averse rose...
(au refrain)

Faut voir se bousculer les gas !
— Mais poussez donc pas !
Autour de la manne fleurie
Que répand ma mie :
S’il ne tombe pas, à tout coup,
Des dragées pour tous,
Les sourires, pour tout le monde,
Tombent, à la ronde !
(au refrain)

Cela ne me rend pas jaloux.
— Mais non, pas du tout !
Car cette dragée qu’lle garde
Dans sa main mignarde,
Tantôt, quand nous serons rentrés,
Je la croquerai
Entre sa bouche où viendront luire
De nouveaux sourires !
(au refrain)