La Princesse Barouline

...et son orgue de Barbarie

Vengeance (Gaston Couté)

Me voici que j’entre au bourg,
Tiens, mais cette grande rue
Ne m’est-elle pas connue ?
Mais si da ! c’était un jour,
Mon coeur était jeune et tendre :
Une fille vint le prendre !
Et ce gros homme ventru
Ne l’ai-je pas déjà vu ?

Ah ! c’est l’épicier du coin !
Qui m’a refusé sa fille
En disant : « Je ne veux point
D’un tel gueux dans ma famille ! »

Puisque l’on a marié
Proprement la demoiselle
Au comptoir qui donc m’appelle ?
- C’est la femme à l’épicier
Qu’une chaude quarantaine
Pousse aux pires prétentaines !
Quand on a pas ce qu’on veut,
Il faut prendre ce qu’on peut !

La conjointe à l’épicier
M’offre, à défaut de la fille,
Pour rentrer dans la famille
Un chemin déjà frayé,
Et me voici donc, en somme,
Plus que proche du brave homme
A qui je laisse goûter
Cette étrange parenté